Cory Joseph, ce nom ne fait peut-être pas vibrer les foules comme un LeBron James ou un Stephen Curry, mais le natif de Toronto, Canada, a su se tailler une place respectable dans la jungle impitoyable de la NBA. Avec plus de 847 matchs en carrière régulière et un rôle d’homme de l’ombre parfaitement assumé, Joseph incarne l’essence même du joueur de rotation fiable. Retour sur une carrière où discrétion rime avec efficacité.
Les débuts : Une étoile montante de Texas
Avant de fouler les parquets NBA, Cory Joseph s’est fait un nom à l’université du Texas. Lors de la saison 2010-2011, il affiche des moyennes de 10,4 points, 3,6 rebonds et 3,0 passes décisives en 36 matchs. Avec un respectable 41,3 % à trois points, il montre déjà des qualités de tireur et de gestionnaire. Suffisant pour attirer l’attention des scouts NBA.
En 2011, il est sélectionné en 29e position de la Draft par les San Antonio Spurs. Une franchise connue pour son exigence tactique et son développement des jeunes talents. C’est dans cet environnement rigoureux que Joseph va forger son identité de joueur.
San Antonio Spurs : L’école de la rigueur
Sous la houlette de Gregg Popovich, Cory Joseph découvre les subtilités du basket professionnel. Les premières saisons sont discrètes : 29 matchs joués en 2011-2012 avec une moyenne de 2 points par match. Mais il progresse dans l’ombre, apprend les rouages du système Spurs et gagne peu à peu la confiance de son coach.
La saison 2013-2014 est un tournant. Avec 68 matchs joués (dont 19 titularisations), il contribue à la dynamique collective des Spurs, qui décrochent le titre NBA cette année-là. Même si son rôle est limité, il démontre une solidité défensive et une capacité à gérer les moments chauds. Son palmarès s’étoffe donc d’une bague de champion, un Graal que beaucoup de joueurs NBA ne décrocheront jamais.
Toronto Raptors : Le retour au bercail
En 2015, Cory Joseph signe avec les Toronto Raptors, marquant un retour au pays. Avec un temps de jeu accru, il devient un élément clé de la rotation. Lors de la saison 2015-2016, il dispute 80 matchs, avec des moyennes de 8,5 points, 3,1 passes décisives et 2,6 rebonds en 25,6 minutes par match. Sa capacité à défendre sur plusieurs positions et son calme en attaque en font un atout précieux pour une équipe en pleine ascension.
C’est également à Toronto qu’il goûte à des playoffs intenses. En 2016, il aide les Raptors à atteindre les finales de la Conférence Est, un exploit historique pour la franchise. Avec 20 matchs joués en post-saison cette année-là, il montre sa capacité à élever son niveau de jeu lorsque l’enjeu est maximal.
Indiana Pacers et Sacramento Kings : Le baroudeur respecté
Après deux saisons solides à Toronto, Joseph rejoint les Indiana Pacers en 2017. Là encore, il s’impose comme un joueur de rotation fiable. En 2017-2018, il joue les 82 matchs de la saison régulière, une preuve de sa durabilité et de son professionnalisme. Il affiche des moyennes de 7,9 points, 3,2 rebonds et 3,2 passes décisives.
En 2019, il prend la direction de Sacramento. Avec les Kings, il continue de jouer un rôle similaire, apportant son expérience à une jeune équipe en quête d’identité. Sa capacité à organiser le jeu et à défendre reste son principal atout, même si ses statistiques offensives déclinent légèrement.
Detroit Pistons et Golden State Warriors : L’expérience avant tout
En 2021, Cory Joseph rejoint les Detroit Pistons, une équipe en reconstruction. Avec un rôle de mentor pour les jeunes joueurs, il montre qu’il peut encore être utile sur et en dehors du terrain. Lors de la saison 2021-2022, il affiche des moyennes de 8 points et 3,6 passes décisives en 65 matchs.
Actuellement chez les Golden State Warriors, Joseph continue de jouer un rôle de vétéran. Avec une moyenne de 11,4 minutes par match en 2023-2024, il n’est plus un acteur majeur sur le terrain, mais son expérience et son professionnalisme sont des atouts précieux pour une équipe visant les sommets.
Une carrière discrète mais exemplaire
Avec plus de 11 saisons au compteur, Cory Joseph a prouvé qu’il est possible de durer en NBA sans être une star. Ses statistiques en carrière (6,7 points, 2,5 passes décisives et 2,4 rebonds par match) ne sautent pas aux yeux, mais elles témoignent d’une constance et d’une efficacité dans un rôle bien défini.
En playoffs, il a également montré qu’il pouvait répondre présent, avec des moyennes de 5,2 points, 1,5 rebond et 1,7 passe décisive en 82 matchs. Et n’oublions pas sa bague de champion avec les Spurs, un accomplissement qui couronne une carrière déjà riche.
Conclusion : L’art de l’ombre
Cory Joseph ne sera jamais une superstar, et ce n’est pas grave. Il incarne cette catégorie de joueurs indispensables à toute équipe ambitieuse : des travailleurs de l’ombre, capables de faire le sale boulot sans réclamer les projecteurs. Dans une ligue où les égos sont parfois surdimensionnés, sa modestie et son professionnalisme sont rafraîchissants.
Alors, la prochaine fois que vous regardez un match des Warriors, prenez un moment pour apprécier Cory Joseph. Il ne claquera pas un dunk tonitruant ou un tir à trois points au buzzer, mais il fera les petites choses qui font gagner une équipe. Et ça, c’est tout un art.