Dans une NBA où les superstars monopolisent les projecteurs, Nicolas Batum, l’ailier français, a su se forger une carrière digne des plus grands artisans. Pas de dunks tonitruants à la LeBron, ni de tirs clutch à la Curry, mais une polyvalence et une intelligence de jeu qui en font un joueur indispensable. Retour sur une carrière qui, mine de rien, a traversé les époques et les franchises.

Les débuts : Portland, le laboratoire d’un talent brut

Arrivé en NBA en 2008, Nicolas Batum débarque chez les Portland Trail Blazers. À seulement 20 ans, le Normand affiche déjà une maturité impressionnante. Dès sa saison rookie, il joue 79 matchs, dont 76 en tant que titulaire. Avec 426 points et 220 rebonds, il pose les bases d’un style de jeu complet. Pas besoin d’être flashy, Batum est l’incarnation du « glue guy » : celui qui fait tout pour que l’équipe tourne.

La suite ? Une montée en puissance progressive. En 2010-2011, il atteint presque les 1000 points (990 pour être précis) et capte 361 rebonds. Son adresse à trois points oscille autour des 35 %, un chiffre respectable pour un ailier. Mais c’est surtout sa défense et sa capacité à s’adapter qui séduisent. À Portland, Batum devient un joueur clé, même s’il reste dans l’ombre des stars comme Brandon Roy ou LaMarcus Aldridge.

Charlotte : L’heure de la consécration statistique

En 2015, Nicolas Batum quitte Portland pour rejoindre les Charlotte Hornets. Là-bas, il prend une nouvelle dimension. Dès sa première saison, il compile 1046 points, 428 rebonds et 403 passes décisives. Sa moyenne de 14,9 points par match est la meilleure de sa carrière. Mais Batum, c’est aussi un joueur qui sait se sacrifier pour l’équipe. En 2016-2017, il réalise une saison à 1164 points et 456 passes décisives, tout en jouant 77 matchs. Une régularité qui force le respect.

Pourtant, tout n’est pas rose à Charlotte. Les blessures ralentissent sa progression et les critiques fusent. Certains lui reprochent son contrat XXL (120 millions sur 5 ans) alors que ses statistiques baissent. Mais Batum, fidèle à lui-même, garde la tête haute. « Je suis là pour aider l’équipe, pas pour gonfler mes stats », déclare-t-il alors. Une philosophie qui résume parfaitement le joueur.

Los Angeles Clippers : Le renouveau

En 2020, après une saison compliquée à Charlotte, Batum rejoint les Clippers. Un pari risqué ? Pas du tout. À Los Angeles, il retrouve une seconde jeunesse. Sous les ordres de Tyronn Lue, il devient un pilier du banc, capable de défendre sur tous les postes et d’apporter son adresse à trois points (40 % en 2020-2021). Avec 540 points en 67 matchs, il prouve qu’il a encore de beaux restes.

Mais c’est en playoffs que Batum brille le plus. Lors de la campagne 2020-2021, il joue 19 matchs et affiche une adresse de 48,6 %. Son rôle de vétéran est crucial pour une équipe des Clippers souvent en quête de stabilité. Kawhi Leonard et Paul George peuvent compter sur lui, et ça se voit.

L’équipe de France : Un leader dans l’ombre

Impossible de parler de Nicolas Batum sans évoquer son rôle en équipe de France. Médaillé d’argent aux Jeux Olympiques de Tokyo en 2021, il est l’un des cadres des Bleus depuis plus d’une décennie. Qui peut oublier son contre légendaire contre la Slovénie en demi-finale ? Ce geste résume tout : un joueur prêt à tout pour gagner, même à sacrifier son corps.

En bleu, Batum affiche des statistiques solides, mais c’est surtout son leadership qui fait la différence. Avec Tony Parker, Boris Diaw ou encore Rudy Gobert, il forme une génération dorée qui a marqué l’histoire du basket français.

Les chiffres qui parlent

En 1106 matchs de saison régulière, Nicolas Batum a inscrit 11 124 points, capté 5404 rebonds et distribué 3530 passes décisives. Son adresse globale de 43,5 % et ses 36,6 % à trois points témoignent de sa régularité. En playoffs, il a disputé 69 matchs pour 617 points et 328 rebonds. Pas mal pour un joueur souvent sous-estimé.

Une carrière loin d’être terminée

À 35 ans, Nicolas Batum est toujours là. Que ce soit chez les Clippers ou ailleurs, il continue d’apporter son expérience et sa polyvalence. « Je ne joue pas pour les stats, je joue pour gagner », aime-t-il rappeler. Et c’est peut-être ça, le plus grand héritage de Batum : un joueur qui a toujours mis l’équipe avant tout.

En somme, Nicolas Batum est bien plus qu’un simple joueur de basket. Il est l’exemple parfait du professionnel qui, sans faire de bruit, a marqué son époque. Alors, la prochaine fois que vous regarderez un match des Clippers ou des Bleus, prenez un moment pour apprécier ce que Batum apporte. Parce que les joueurs comme lui sont rares, et qu’ils méritent d’être célébrés.

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