Domantas Sabonis, ce nom résonne désormais comme une mélodie dans les oreilles des fans de NBA. Mais qui aurait cru que ce fils de légende, Arvydas Sabonis, allait tracer son propre chemin avec autant de brio ? Le pivot lituanien, naturalisé américain, a transformé son rôle en une symphonie de passes millimétrées, de rebonds arrachés et de points cruciaux. Retour sur une carrière qui, à 28 ans, est déjà bien remplie.
Les débuts : De Gonzaga à OKC
Domantas Sabonis débarque dans le paysage du basketball américain en 2014, lorsqu’il rejoint les Bulldogs de Gonzaga en NCAA. Dès sa première saison, il impressionne par sa maturité et son efficacité. En deux ans, il compile des moyennes de 13.5 points et 9.4 rebonds par match, avec une adresse au tir de 63.2%. Oui, on parle d’un intérieur qui sait où se placer et comment conclure.
En 2016, Sabonis est drafté en 11e position par le Magic d’Orlando, mais il est immédiatement transféré à Oklahoma City. Avec le Thunder, il partage le terrain avec Russell Westbrook, dans une saison où ce dernier enchaîne les triple-doubles comme des épisodes de série Netflix. Sabonis, lui, est encore un rookie en quête de repères. En 81 matchs (66 comme titulaire), il affiche des stats modestes : 6.1 points et 3.6 rebonds en 20 minutes de jeu. Pas de quoi faire trembler les murs, mais une base solide pour l’avenir.
Indiana : La métamorphose
En 2017, Sabonis est inclus dans un échange qui envoie Paul George à OKC. Direction Indiana, où il va littéralement éclore. Sous les couleurs des Pacers, il devient un joueur clé, passant de simple role player à pièce maîtresse. Dès sa deuxième saison avec Indiana, il double quasiment ses statistiques : 14.1 points, 9.3 rebonds et 2.9 passes décisives par match. Et ce n’est que le début.
La saison 2019-2020 marque un tournant. Sabonis est sélectionné pour son premier All-Star Game, une consécration méritée pour un joueur qui tourne alors à 18.5 points, 12.4 rebonds et 5 passes décisives par match. Il devient le premier pivot des Pacers à être All-Star depuis Jermaine O’Neal. Ses performances sont d’autant plus impressionnantes qu’il est capable de jouer meneur d’attaque depuis le poste de pivot, une rareté dans la NBA moderne.
Sacramento : Le Roi des Kings
En février 2022, Sabonis est échangé aux Sacramento Kings dans un deal qui envoie Tyrese Haliburton à Indiana. Ce transfert, critiqué par certains fans des Kings, va pourtant se révéler être un coup de maître. Sabonis s’intègre parfaitement dans le système de jeu de Sacramento, où il forme un duo explosif avec De’Aaron Fox.
Lors de la saison 2022-2023, Sabonis atteint un niveau stratosphérique. Il boucle la saison avec des moyennes de 19.1 points, 12.3 rebonds et 7.3 passes décisives. Oui, vous avez bien lu : 7.3 passes décisives pour un pivot ! Il devient le premier joueur depuis Wilt Chamberlain à terminer une saison en tête de la ligue en rebonds tout en distribuant plus de 7 passes par match. Les Kings, portés par leur duo Sabonis-Fox, mettent fin à une disette de 16 ans sans playoffs. Les fans de Sacramento peuvent enfin souffler.
Une polyvalence unique
Ce qui distingue Sabonis, c’est sa polyvalence. À une époque où les pivots sont souvent cantonnés à leur rôle de protecteurs de cercle ou de finisseurs, Sabonis redéfinit le poste. Avec une adresse au tir de 56% en carrière, il est une menace constante près du panier. Mais il n’est pas qu’un scoreur. Avec 3 072 passes décisives en carrière, il est le moteur de l’attaque, capable de lire les défenses comme un livre ouvert.
Et puis, il y a les rebonds. Avec 6 681 prises en carrière, Sabonis est un aspirateur à ballons. Il est particulièrement redoutable sur les rebonds défensifs, où il excelle à relancer rapidement le jeu. En 2023-2024, il a même atteint la barre des 1 120 rebonds en une saison, un exploit rare dans la NBA moderne.
Les faiblesses : Tout n’est pas parfait
Mais tout n’est pas rose dans le royaume de Sabonis. Son tir à 3 points reste perfectible, avec un pourcentage en carrière de 34.9%. Certes, il est capable d’en planter quelques-uns, mais ce n’est pas encore une arme fiable. De plus, ses lacunes défensives sont parfois pointées du doigt. Bien qu’il soit un rebondeur d’élite, il n’est pas un protecteur de cercle naturel. Avec seulement 292 contres en carrière, il est loin des standards des meilleurs défenseurs intérieurs.
Une carrière encore à écrire
À 28 ans, Domantas Sabonis est en pleine force de l’âge. Avec plus de 10 000 points et 6 000 rebonds en carrière, il s’est déjà imposé comme l’un des pivots les plus complets de sa génération. Mais le meilleur reste peut-être à venir. Avec les Kings, il a l’opportunité de construire quelque chose de spécial. Sacramento n’a pas été champion depuis 1951, mais avec Sabonis à la baguette, qui sait ?
En attendant, savourons chaque match de ce maestro du poste 5. Parce que des pivots comme lui, capables de tout faire sur un terrain, ne courent pas les rues. Domantas Sabonis, c’est du basketball champagne. Et franchement, qui n’aime pas les bulles ?