Nikola Vučević, un nom qui résonne désormais comme une douce mélodie dans les oreilles des fans de basketball. Ce pivot monténégrin, né le 24 octobre 1990 à Morges en Suisse, n’a jamais été du genre à faire les choses à moitié. Avec ses 2m13 et ses mains aussi douces qu’un solo de piano, Vučević est devenu l’un des big men les plus complets et sous-estimés de la NBA. Retour sur une carrière qui, à l’image de son jeu, allie subtilité et puissance.
Les débuts : de la Suisse à la Californie en passant par le Monténégro
Nikola est un produit de la globalisation du basketball. Né en Suisse, il grandit entre le Monténégro et la Belgique avant de poser ses valises en Californie pour jouer au basketball universitaire à l’USC (University of Southern California). Là-bas, il se fait rapidement remarquer pour sa capacité à scorer sous le panier, mais aussi pour son tir à mi-distance, une rareté pour un pivot à l’époque.
Lors de la saison 2010-2011, il affiche des moyennes de 17,1 points et 10,3 rebonds par match, devenant ainsi l’un des meilleurs intérieurs du pays. Il décide alors de se présenter à la Draft NBA 2011, où il est sélectionné en 16e position par les Philadelphia 76ers. Le rêve américain commence.
Premiers pas en NBA : apprentissage et patience à Philadelphie
Arrivé dans une équipe des Sixers alors en pleine reconstruction, Vučević doit se contenter d’un rôle limité lors de sa saison rookie. Avec seulement 15 titularisations en 51 matchs, il tourne à 5,5 points et 4,8 rebonds par match. Pas de quoi faire trembler les murs de la Wells Fargo Center, mais suffisamment pour montrer un potentiel intrigant.
Cependant, Philadelphie n’est pas prête à attendre. Après une seule saison, il est envoyé à Orlando dans un trade impliquant Dwight Howard. Et c’est là que tout change.
Orlando : la consécration dans l’ombre
Bienvenue à Orlando, la ville des parcs à thèmes et des pivots oubliés. Mais Vučević, lui, ne se laisse pas distraire par Mickey Mouse. Dès sa première saison avec le Magic (2012-2013), il explose : 13,1 points et 11,9 rebonds par match. Il devient rapidement un double-double machine, un joueur capable de dominer la raquette tout en étant une menace offensive constante.
La saison 2018-2019 marque un tournant. Vučević est sélectionné pour son premier All-Star Game grâce à des statistiques impressionnantes : 20,8 points, 12,0 rebonds et 3,8 passes décisives par match. Il mène Orlando aux playoffs, une première pour la franchise depuis 2012. Certes, l’aventure s’arrête au premier tour face aux Raptors de Kawhi Leonard, mais Vučević prouve qu’il est bien plus qu’un simple accumulateur de stats.
Chicago : un nouveau chapitre
En mars 2021, Nikola Vučević est échangé aux Chicago Bulls. L’objectif est clair : aider une franchise historique à retrouver les sommets. Aux côtés de Zach LaVine et DeMar DeRozan, Vučević forme un trio redoutable. Dès son arrivée, il affiche des moyennes de 21,5 points et 11,5 rebonds sur les 26 matchs qu’il dispute avec les Bulls cette saison-là.
Cependant, tout n’est pas rose. Si ses statistiques restent solides (17,6 points et 11 rebonds en 2021-2022), les Bulls peinent à franchir un cap en playoffs. Malgré tout, Vučević continue de faire ce qu’il sait faire de mieux : dominer dans la peinture, espacer le jeu avec son tir à trois points (34,5 % en carrière) et distribuer des caviars depuis le poste haut.
Un joueur moderne dans un corps old-school
Ce qui rend Vučević unique, c’est sa polyvalence. Dans une NBA où les pivots sont souvent cantonnés à des rôles défensifs ou à des pick-and-rolls, Vučević est un véritable maestro offensif. Il peut scorer au poste, shooter à mi-distance et même à trois points. Il est également un excellent passeur, comme en témoigne sa moyenne de 2,9 passes décisives en carrière.
Mais tout n’est pas parfait. Défensivement, Vučević n’est pas Rudy Gobert. Il peine parfois à protéger le cercle face aux intérieurs athlétiques. Et si ses stats individuelles sont impressionnantes, elles n’ont pas toujours été synonymes de victoires pour ses équipes.
Les chiffres qui parlent
En carrière, Vučević a disputé 954 matchs de saison régulière, compilant 16 425 points, 9 999 rebonds et 2 745 passes décisives. Il affiche des pourcentages de 49,7 % au tir et 34,5 % à trois points. En playoffs, ses moyennes chutent légèrement (18,4 points et 9,9 rebonds en 16 matchs), mais son impact reste notable.
Conclusion : un héritage en construction
Nikola Vučević n’a peut-être pas le palmarès d’un Shaquille O’Neal ou la notoriété d’un Joel Embiid, mais il n’en demeure pas moins l’un des pivots les plus talentueux de sa génération. À 33 ans, il reste un joueur clé pour les Chicago Bulls et un modèle de constance.
Alors, la prochaine fois que vous regarderez un match des Bulls, prenez un moment pour apprécier le jeu de Vučević. Car comme un bon vin monténégrin, il se bonifie avec le temps. Et qui sait ? Peut-être que l’histoire retiendra son nom comme celui d’un pivot qui a redéfini les standards de son poste.
