Guerschon Yabusele, surnommé affectueusement « l’ours dansant », n’est pas qu’un simple joueur de basket. C’est une énigme, un mélange de puissance brute et de grâce inattendue. Né le 17 décembre 1995 à Dreux, en France, Yabusele a su se frayer un chemin depuis les parquets français jusqu’aux arènes mythiques de la NBA. Retour sur un parcours qui oscille entre promesses, défis et un potentiel encore à exploiter.
Les débuts : Rouen, le tremplin inattendu
Avant que Guerschon ne fasse ses premiers pas sur la scène mondiale, il a fait ses armes en France, au SPO Rouen Basket en 2015-2016. Avec une moyenne de 11,5 points et 6,8 rebonds en 34 matchs, il a rapidement attiré l’attention. Son pourcentage au tir de 53,9 % et ses 42,6 % derrière l’arc témoignaient déjà de son efficacité. Mais ce n’était pas qu’une question de chiffres : Yabusele, avec son physique imposant (2,01 m pour 118 kg), combinait puissance et agilité, un cocktail rare dans le basket moderne.
C’est à Rouen qu’il a compris qu’il pouvait viser plus haut. Son style de jeu, marqué par une capacité à s’imposer dans la raquette tout en s’étendant au-delà de la ligne des trois points, a séduit les recruteurs. Et en 2016, le rêve américain est devenu réalité.
Drafté par les Boston Celtics : Une promesse teintée de vert
En 2016, Guerschon Yabusele est sélectionné en 16e position de la Draft NBA par les Boston Celtics. Une surprise pour beaucoup, mais une confirmation pour ceux qui avaient suivi son ascension fulgurante. Cependant, la NBA n’est pas un conte de fées, et Yabusele le découvre rapidement.
Après une saison en Chine avec les Shanghai Sharks (parce que, pourquoi pas ?), où il affiche des moyennes impressionnantes de 20,9 points et 9,4 rebonds, il revient aux Celtics pour la saison 2017-2018. Mais là, les choses se compliquent. En 33 matchs, il joue en moyenne 7,1 minutes pour 2,4 points et 1,6 rebonds. Pas exactement le genre de statistiques qui fait rêver les fans de Boston.
Une deuxième saison à Boston : Toujours dans l’ombre
La saison 2018-2019 ne change pas la donne. Avec 41 matchs joués, Guerschon voit son temps de jeu légèrement augmenter (6,1 minutes par match), mais ses statistiques restent modestes : 2,3 points et 1,3 rebonds. Pourtant, sa présence sur le banc des Celtics est marquée par son énergie et son enthousiasme. Il est le coéquipier idéal, toujours prêt à encourager ses partenaires, même si cela ne se traduit pas en minutes sur le terrain.
Une renaissance à Philadelphie ?
Après une pause dans sa carrière NBA, Yabusele revient en force pour la saison 2024-2025 avec les Philadelphia 76ers. Et là, surprise : en 52 matchs, dont 27 en tant que titulaire, il affiche des moyennes de 10,9 points, 5,6 rebonds et 2 passes décisives en 26,6 minutes par match. Son pourcentage au tir grimpe à 51,3 %, et il devient une menace crédible derrière la ligne des trois points avec 39,9 % de réussite.
Ce retour en grâce est un rappel de ce que Yabusele peut apporter à une équipe : un joueur polyvalent, capable de s’adapter et de contribuer des deux côtés du terrain. Sa capacité à s’imposer dans la raquette tout en étirant la défense avec son tir extérieur fait de lui un atout précieux pour les 76ers.
Les chiffres parlent : Une carrière en construction
En carrière NBA, Guerschon Yabusele cumule 126 matchs, avec des moyennes de 5,9 points, 3,1 rebonds et 1,1 passes décisives en 14,8 minutes par match. Son pourcentage au tir est respectable (49,5 %), tout comme son adresse à trois points (38 %). Mais ce sont ses performances en playoffs qui laissent à désirer : en 16 matchs, il ne tourne qu’à 0,8 point et 0,8 rebonds en 3,9 minutes. Un contraste saisissant avec son potentiel.
Un joueur, une énigme
Alors, qui est vraiment Guerschon Yabusele ? Un joueur de rotation solide ? Une star en devenir ? Ou un talent gâché par les circonstances ? La vérité se trouve probablement quelque part entre les trois. Ce qui est certain, c’est que Yabusele a encore beaucoup à prouver. Son retour en NBA avec Philadelphie montre qu’il n’a pas dit son dernier mot.
L’avenir : Danser avec les étoiles
À 29 ans, Guerschon Yabusele est à un tournant de sa carrière. Peut-il devenir un pilier des 76ers ? Peut-il enfin réaliser le potentiel qui a poussé les Celtics à le drafter si haut en 2016 ? Une chose est sûre : l’ours dansant n’a pas fini de faire parler de lui.
Avec sa combinaison unique de puissance, d’agilité et de tir extérieur, Yabusele a les outils pour réussir. Mais dans une ligue où la compétition est impitoyable, il devra continuer à travailler, à s’adapter et à prouver qu’il mérite sa place parmi les meilleurs.
Alors, restez à l’écoute. Car si Guerschon Yabusele a appris une chose au cours de sa carrière, c’est que le basket est un marathon, pas un sprint. Et l’ours dansant n’a pas fini de faire trembler les parquets.